Nos actions
A partir de nos programmes audiovisuels, nous mettons en place des actions de prévention en direction des jeunes, dans le cadre scolaire, comme dans celui de la Protection Judiciaire de la Jeunesse et du Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation.
La thématique principale des programmes est l’éducation à la responsabilité sexuelle et affective dans un but de prévention des violences.
Les actions de sensibilisation en milieu scolaire sont assurées par les intervenants et encadrées par la responsable pédagogique de l’association (psychologue).
Dans le cadre de l’Education nationale, les formations s’adressent à des équipes pluridisciplinaires (personnels de direction, enseignants, personnel médico-social, vie scolaire) souhaitant mettre en place une action de sensibilisation au sein de leur établissement.
Dans le cadre de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, en Ile-de-France, les formations s’adressent aux équipes éducatives, sur site, à leur demande.
La pédagogie
L’objectif d’éducation à la responsabilité sexuelle et affective présuppose une pédagogie s’appuyant d’une part sur la singularité de l’adolescence – en termes de quête identitaire pour devenir sujet – et d’autre part sur l’apprentissage de la responsabilité, en termes de découverte de l’altérité, qui permet de faire à l’autre une place en soi, de le considérer comme une personne et non comme un objet de sa satisfaction pulsionnelle. Eduquer à la responsabilité, c’est permettre aux adolescents de passer du stade de « c’est pas de ma faute, c’est de la faute de l’autre », le plus souvent la victime, à la reconnaissance des conséquences de l’acte posé par celui qui le commet.
Le collectif
Il ne suffit pas de travailler en groupe – souvent synonyme de conformisme, à l’adolescence en particulier – pour produire du collectif, en faire un levier, une source de découverte des différences et du plaisir de vivre ensemble.
Travailler en collectif doit permettre de faire entendre la diversité de points de vue, sans jugement, mais au contraire dans l’acceptation de l’autre devenant alors une ressource sur laquelle s’appuyer pour grandir et enrichir sa réflexion. C’est à la condition de réaliser que ce qui semble juste pour soi peut être destructeur pour l’autre si on tente de le lui imposer, que peut se fissurer le consensus source d’exclusion et de violence.
Travailler en collectif permet ainsi d’identifier les processus d’influence, de sortir du déterminisme pour accéder à un libre-arbitre, de différencier explication et justification : le fait qu’une fille soit en jupe peut expliquer qu’un garçon la désire mais ne justifie en rien une agression sexuelle.
La réflexion
Les questions des adolescents ne peuvent trouver de réponse dans un discours, aussi valide et pertinent soit-il, mais dans une forme d’animation qui les aide à élaborer leurs réponses aux questions qu’ils se posent et non pas aux questions que se posent les adultes. Le principe du re-questionnement pour faire progresser la réflexion collective est ainsi à la base des interventions : il s’agit de partir de ce qui est apporté par le groupe, de susciter la pensée par des questions ouvertes amenant une diversité de réponses pour faire apparaitre les contradictions comme une richesse de la complexité humaine, en particulier dans le domaine de la relation.
Le sens
Comprendre en quoi les représentations imaginaires et les stéréotypes de genre sont à l’œuvre dans l’ensemble des comportements relationnels permet de se dégager du factuel pour donner du sens à un acte et éventuellement opérer un changement.
Travailler sur le langage, le sens des mots, l’effet produit, notamment au regard de la vulnérabilité humaine est un outil d’apprentissage de la responsabilité.
Le rôle de l’intervenant
Le message de prévention étant in fine construit par le groupe, l’intervenant doit faciliter l’expression, favoriser l’échange, redistribuer la parole, généraliser, tout en s’adaptant à son public. Il doit par ailleurs construire avec le groupe des règles de protection invitant à la reconnaissance de l’autre et à la possibilité de l’échange : ne pas parler de soi ni d’autrui, ne pas se moquer, écouter. La technique de reformulation doit lui permettre de s’assurer que ce qui a été dit a été compris par l’ensemble. L’emploi du conditionnel est essentiel pour éviter la validation de propos.
Les intervenants de l’association sont tous des professionnels de formation supérieure (sciences de l’éducation, philosophie, linguistique, secteur sanitaire ou social). Ils sont recrutés pour leur appétence à travailler en milieu scolaire et avec des adolescents, leur maturité, leur capacité à intervenir dans un espace collectif. Dans la mesure du possible, nous essayons de privilégier la mixité au sein de l’équipe. Ils sont ensuite formés par l’association aux techniques de débats à partir d’un outil de médiation ainsi qu’au partenariat avec les équipes éducatives et à l’évaluation.